Le Haras d’Outremont était situé au sud du parc Beaubien actuel. Tout comme les maisons mitoyennes de l’honorable Louis Beaubien et de son fils Joseph, il a disparu au moment même où explosait le désir de nombreuses familles montréalaises d’aller vivre dans le grand jardin qu’était encore la Cité d’Outremont.
Le projet d’aménagement du haras, où transiteront des milliers de chevaux, est issu de la transformation du grand Domaine Beaubien en une ferme modèle et moderne qui inspirerait les agriculteurs canadiens-français. Les travaux débutent au début des années 1870. Onze ans plus tard, le Journal d’Agriculture dont Louis Beaubien est cofondateur, s’extasie sur la qualité des bovins qui y sont élevés. « Il a fallu, y lit-on, toute l’énergie qu’on lui connaît pour dompter la nature par trop rude de cette terre. Mais il a réussi, par les minages, le drainage et les cultures maraîchères, à en faire un vrai jardin et une terre très-payante ». Bien drainée et cultivée, la terre rapporte. Banquier et homme d’affaires, agriculteur et homme politique, Louis Beaubien est aussi un visionnaire. Il appuie le curé Antoine Labelle dans ses efforts de rapatriement des Canadiens-français au Québec
Au cours des années 1880, la volonté de coloniser les régions éloignées de la vallée du Saint-Laurent sonne le rappel des Canadiens français émigrés aux Etats-Unis. Louis Beaubien détecte un problème d’envergure que seul le gentleman-farmer peut mesurer: d’où viendront les chevaux de qualité dont les colons auront besoin et, surtout, de quels chevaux parle-t-on? Il existe, sur le territoire québécois, une myriade de chevaux bâtards dont la plupart sont issus du fameux cheval canadien. Ces bêtes qu’on dit dégénérées doivent être remplacées rapidement.
La recherche d’une race à toute épreuve est son affaire! Au cours de la session de 1886, le gouvernement du Québec, cède aux requêtes répétées du Conseil d’agriculture dont Beaubien est membre, et vote un octroi pour « l’établissement d’un haras national »
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