Un camouflet au père de la loi 101

Alors que la mairesse Valérie Plante dévoilait en grandes pompes, le 22 mars dernier, son ambitieux Plan d’action en matière de valorisation de la langue française à Montréal, elle et son administration refusent de donner leur accord à ce qu’une promenade piétonne à Outremont porte le nom de Camille-Laurin.

Récapitulons les faits. Dans une lettre datée du 7 juillet 2020, signée par le maire d’Outremont Philipe Tomlinson et adressée au Comité exécutif de la Ville de Montréal, on demandait entre autres la permission de nommer une simple promenade piétonne, dans le Nouvel Outremont, à proximité du nouveau campus des sciences de l’Université de Montréal, « Promenade Camille-Laurin ».

Le maire Tomlinson ajoutait que cette proposition était le fruit d’analyses approfondies de la part de l’arrondissement et de la Société d’histoire d’Outremont (SHO).

Le 20 janvier 2021, une conseillère de l’arrondissement d’Outremont, Valérie Patreau, nous apprenait soudainement que cette demande était refusée, car elle ne permettait pas d’intégrer plus de femmes et plus de représentants de minorités culturelles et ethniques.

Le 21 janvier 2021, la SHO s’inscrivait en faux contre ce refus et réitérait sa demande pour Camille Laurin. Elle rappelait que Camille Laurin a vécu à Outremont pendant plus de 20 ans, qu’il a été professeur agrégé et directeur du département de psychiatrie de l’Université de Montréal dont Outremont abrite le nouveau campus où est située cette promenade piétonne.

Le 18 mars 2021, la conseillère Valérie Patreau écrivait à la SHO qu’après discussions avec des représentants de la Ville-centre, elle était toujours en attente d’une confirmation qu’Outremont aurait la permission de nommer un espace en l’honneur de Camille Laurin.

Le 22 mars 2021, la SHO écrivait à Mme Patreau, disant qu’elle se désolait de la situation et réaffirmait que la question de nommer une promenade piétonne du nom de Camille-Laurin était non négociable et que ce refus déguisé d’honorer le père de la loi 101 était une insulte à son nom, à la SHO et à tous les Québécois. Et j’ajoute, à tous les Outremontais.

Il est clair que malgré sa récente profession de foi envers la langue française, la mairesse Valérie Plante et son administration n’ont jamais eu l’intention de permettre à l’arrondissement d’Outremont d’honorer la mémoire du père de la loi 101, en nommant, sur son territoire, une simple promenade piétonne, du nom de Camille Laurin.

Cette attitude cavalière et méprisante de la Ville-centre se doit d’être dénoncée.

La Société d’histoire d’Outremont

par : Me Jean A. Savard, c.r.

Président